Pico Gaming
Description Astuces Ressources

Bugs Bunny
Crazy Castle

Editeur

Kemco

Date de Sortie

1989 (JP), 1990 (US, EU)

Merchandising

Produit Amazon

Produit Amazon

Bugs Bunny Crazy Castle : un jeu de chat et souris avec des lapins

Introduction

Sorti en 1990 sur Game Boy, Bugs Bunny Crazy Castle est un jeu d’action-réflexion développé par Kemco, qui a marqué l’histoire du jeu vidéo portable par son gameplay atypique et son univers inspiré des Looney Tunes. Mais derrière cette façade se cache une histoire d’adaptation et de licences, qui fait de ce titre un cas unique dans l’histoire vidéoludique.

Origines : un jeu aux multiples visages

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le tout premier jeu de la série n’a pas été conçu à l’origine pour l’univers de Bugs Bunny. En effet, la version initiale, sortie au Japon sur Famicom Disk System en 1989, mettait en scène Roger Rabbit, le célèbre lapin du film « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? ». Kemco, détenteur de la licence du film pour le marché japonais, avait développé un jeu d’action-réflexion où le joueur incarnait Roger, devant collecter des cœurs tout en évitant des ennemis issus du film.

Cependant, lors de l’exportation du jeu vers l’Amérique du Nord et l’Europe, Kemco s’est heurté à des problèmes de droits : la licence Roger Rabbit était déjà exploitée par un autre éditeur sur ces territoires. Pour contourner cet obstacle, Kemco a acquis les droits des Looney Tunes et a remplacé Roger Rabbit par Bugs Bunny, adaptant également les ennemis pour coller à l’univers Warner Bros. Ainsi, le jeu est devenu The Bugs Bunny Crazy Castle sur NES et Game Boy, avec des carottes à collecter à la place des cœurs et des antagonistes comme Daffy Duck, Sam le Pirate, Vil Coyote et Sylvestre.

Fait intéressant, au Japon, la version Game Boy a également connu une adaptation sous le nom de Mickey Mouse, suite à la perte de la licence Roger Rabbit mais à la conservation de celle de Disney. Le même jeu a donc existé sous trois formes différentes selon les territoires et les licences disponibles : Roger Rabbit, Bugs Bunny et Mickey Mouse.

Scénario et Objectif

Dans la version occidentale, l’histoire est simple : Honey Bunny, la compagne de Bugs, a été enlevée par une bande de vilains. Pour la sauver, Bugs doit traverser 80 niveaux (contre 60 sur NES), chacun regorgeant de pièges et d’ennemis. L’objectif de chaque niveau est de ramasser toutes les carottes disséminées dans le décor, tout en évitant ou neutralisant les adversaires.

Mécaniques de jeu

Le gameplay de Bugs Bunny Crazy Castle se distingue par plusieurs éléments :

  • Absence de saut : Contrairement à la plupart des jeux de plateforme, Bugs ne peut pas sauter. Il doit donc ruser, emprunter des escaliers, des tuyaux ou des passages secrets pour éviter les ennemis et atteindre les carottes.
  • Objets et armes : Divers objets (gants de boxe, potions d’invincibilité, poids, caisses) peuvent être utilisés pour neutraliser temporairement les adversaires ou se frayer un chemin.
  • Ennemis variés : Les antagonistes, issus de l’univers Looney Tunes, possèdent chacun des comportements spécifiques, rendant la progression de plus en plus complexe au fil des niveaux.
  • Système de mots de passe : Pour pallier l’absence de sauvegarde, le jeu propose un système de mots de passe permettant de reprendre la partie à un niveau donné.

Ambiance et réalisation

  • Graphismes : Pour un jeu Game Boy, les graphismes sont sobres mais efficaces. Les personnages sont facilement reconnaissables et l’action reste lisible malgré la simplicité des décors.
  • Musique : Les thèmes musicaux, bien que répétitifs, accompagnent l’action de façon dynamique. On regrette toutefois l’absence du célèbre thème des Looney Tunes.
  • Difficulté : Le jeu propose une difficulté progressive, accessible aux plus jeunes mais pouvant devenir corsée dans les derniers niveaux, où la gestion des ennemis et des itinéraires devient cruciale.

Réception et héritage

À sa sortie, Bugs Bunny Crazy Castle a reçu un accueil mitigé. S’il est salué pour son accessibilité, sa fidélité à l’univers Looney Tunes et sa durée de vie (80 niveaux), il est aussi critiqué pour la répétitivité de son gameplay et l’absence de véritables innovations au fil de la progression. Malgré tout, il reste un jeu culte pour de nombreux nostalgiques de la Game Boy, et a donné naissance à une série de suites.

Les suites de Bugs Bunny Crazy Castle

Le succès du premier opus a conduit Kemco à développer plusieurs suites, toutes sur le même principe de jeu d’action-réflexion :

  • Bugs Bunny Crazy Castle 2 (1991, Game Boy) : Bugs doit à nouveau sauver Honey Bunny, cette fois en s’échappant d’un château rempli de pièges et d’ennemis. Le gameplay reste similaire, mais de nouveaux éléments de décor et de nouveaux objets font leur apparition.
  • Bugs Bunny Crazy Castle 3 (1999, Game Boy) : Le principe reste inchangé, mais les graphismes et la difficulté sont revus à la hausse, avec de nouveaux niveaux et des mécaniques légèrement enrichies.
  • Bugs Bunny in Crazy Castle 4 (2000, Game Boy Color) : Dernier épisode de la série principale, il propose des graphismes colorés et une aventure plus longue, tout en conservant l’esprit des premiers jeux.

À noter que le concept du jeu a également été décliné avec d’autres licences, comme Woody Woodpecker in Crazy Castle 5 sur Game Boy Advance, ou encore plusieurs jeux Mickey Mouse au Japon, preuve de la flexibilité du moteur de jeu développé par Kemco.

Conclusion

Bugs Bunny Crazy Castle sur Game Boy est bien plus qu’un simple jeu de réflexion : il incarne une époque où les questions de licences et d’adaptations donnaient naissance à des versions multiples d’un même concept. Son gameplay accessible, son univers attachant et son héritage à travers plusieurs suites en font un titre emblématique de l’ère 8 bits, aussi bien pour les amateurs de puzzles que pour les fans de Bugs Bunny et des Looney Tunes.

Max et Zoé - PicoGaming Blog - 2025-2025 # 32