Nintendo
1984 (JP) / 1985 (US) / 1987 (EU)
Duck Hunt, sorti en 1984 sur la Nintendo Entertainment System (NES), est un jeu de tir au pistolet qui a marqué toute une génération de joueurs et s’est imposé comme l’un des titres les plus emblématiques de la console. Développé par Nintendo R&D1 en collaboration avec Intelligent Systems et édité par Nintendo, le jeu a été dirigé par Shigeru Miyamoto et produit par Gunpei Yokoi, deux figures majeures de l’histoire du jeu vidéo.
Le principe de Duck Hunt est d’une simplicité redoutable : le joueur doit tirer sur des cibles mouvantes - principalement des canards - qui apparaissent à l’écran, à l’aide du NES Zapper, un pistolet optique révolutionnaire pour l’époque. Le jeu se joue en vue subjective, le joueur visant directement son téléviseur cathodique. À chaque manche, dix cibles sont présentées, et le joueur dispose de trois essais pour toucher chaque canard ou pigeon d’argile avant qu’il ne disparaisse.
Duck Hunt propose trois modes de jeu distincts. Le premier mode, « Un Canard », met en scène un canard à la fois, tandis que le second, « Deux Canards », augmente la difficulté en faisant apparaître deux cibles simultanément. Le troisième mode, « Tir aux pigeons d’argile », remplace les canards par des disques d’argile projetés dans les airs, simulant une épreuve de ball-trap. Dans le mode « Un Canard », un second joueur peut même contrôler le déplacement du canard à l’aide d’une manette, ajoutant une dimension compétitive et interactive.
Le gameplay de Duck Hunt est accessible à tous, mais la difficulté augmente progressivement. Les premiers niveaux sont relativement simples, mais les canards deviennent de plus en plus rapides et imprévisibles à mesure que le joueur progresse. Pour passer au niveau suivant, il faut atteindre un minimum de cibles abattues, sous peine de voir la partie s’arrêter. La précision est donc de mise, d’autant que le nombre d’erreurs autorisées diminue au fil des manches.
Un élément devenu culte du jeu est la présence du chien de chasse, le fameux « Duck Hunt Dog ». Ce personnage bondit dans les hautes herbes pour effrayer les canards au début de chaque manche, puis récupère les canards abattus. Mais c’est surtout pour son rire moqueur, lorsqu’un joueur manque sa cible, que le chien est resté dans les mémoires. Cette interaction humoristique, à la fois frustrante et attachante, a contribué à la popularité et à la longévité du titre.
Techniquement, Duck Hunt a marqué une avancée majeure grâce à l’utilisation du NES Zapper. Ce pistolet optique détectait la lumière émise par l’écran lors du tir, permettant une interaction directe et immersive, bien avant l’avènement de la réalité augmentée. Cette innovation a transformé le salon en stand de tir virtuel et a inspiré de nombreux jeux de tir à la suite de Duck Hunt.
Le jeu a connu un immense succès commercial, notamment parce qu’il était souvent inclus dans les packs NES, parfois même sur la même cartouche que Super Mario Bros. Cette accessibilité a permis à Duck Hunt de s’installer dans des millions de foyers à travers le monde, avec plus de 28 millions d’exemplaires vendus.
Visuellement, Duck Hunt se distingue par ses graphismes simples mais efficaces : un ciel bleu, une prairie verdoyante, et des sprites de canards bien animés. L’ambiance sonore, composée par Hirokazu Tanaka, accompagne parfaitement l’action, avec des bruitages de tirs, de battements d’ailes et le rire inoubliable du chien.
En résumé, Duck Hunt est bien plus qu’un simple jeu de tir : c’est une expérience ludique, accessible, innovante et marquée par une touche d’humour. Son gameplay intemporel et son héritage technologique en font un pilier de la NES et un symbole de l’âge d’or du jeu vidéo. Duck Hunt demeure aujourd’hui encore une référence incontournable pour les amateurs de rétro-gaming et les nostalgiques des premières heures du jeu vidéo domestique.