Sorti en 1989 sur la console Nintendo Entertainment System (NES), DuckTales est un jeu de plates-formes développé et édité par Capcom. Inspiré du célèbre dessin animé américain DuckTales: La Bande à Picsou diffusé à la fin des années 1980, le titre transpose l’univers coloré, l’humour et l’aventure de Scrooge McDuck (Balthazar Picsou en version française) et de ses neveux dans un jeu vidéo qui reste aujourd’hui une référence incontournable de l’ère 8 bits.
À la fin des années 1980, Disney et Capcom s’associent pour mettre sur pied plusieurs projets vidéoludiques destinés à la NES. Après le succès de Chip ’n Dale: Rescue Rangers et avant Darkwing Duck, Capcom obtient la licence DuckTales et développe un jeu basé sur le riche univers de la série télévisée.
Le développement est supervisé par Tokuro Fujiwara, figure déjà impliquée dans des classiques tels que Mega Man. L’équipe utilise d’ailleurs une partie du moteur de Mega Man 2, ce qui explique des similitudes dans la maniabilité et la précision des sauts.
Dans le jeu, le joueur incarne **Picsou**, avare invétéré mais grand aventurier, à la recherche de trésors cachés à travers le monde. Sa motivation est claire : devenir le canard le plus riche du globe.
L’histoire, simple mais efficace, renvoie directement à la personnalité du héros : Picsou se lance dans une chasse aux trésors où il doit explorer divers environnements, vaincre des ennemis, et récupérer les richesses gardées par des boss redoutables. Ses neveux Riri, Fifi et Loulou, ainsi que d’autres personnages secondaires de l’univers DuckTales, apparaissent pour l’aider ou lui donner des indices.
L’une des caractéristiques les plus marquantes de DuckTales est son système de gameplay centré autour de la canne de Picsou. Cet accessoire iconique sert à la fois d’arme - Picsou peut utiliser sa canne comme un bâton pour frapper des blocs ou des ennemis - et de moyen de locomotion. En sautant et en appuyant vers le bas, il s’appuie sur sa canne comme sur un pogo stick, ce qui lui permet de rebondir continuellement, d’éliminer des adversaires par contact ou de franchir des zones dangereuses comme des piques ou de la lave. Ce mécanisme, innovant à l’époque, a marqué les esprits car il donnait une impression de fluidité et de dynamisme rare dans les jeux de plates-formes 8 bits.
DuckTales propose cinq niveaux principaux, que le joueur peut aborder dans l’ordre qu’il souhaite, à la manière de Mega Man. Chaque zone correspond à une contrée exotique remplie de dangers et de trésors :
À l’issue de chaque niveau se trouve un boss qui garde un trésor. Leur défaite permet à Picsou d’ajouter un précieux butin à sa fortune.
Enfin, une fois les cinq trésors réunis, Picsou doit affronter la Transylvanie une seconde fois, dans une version remaniée du niveau, avant le combat final pour déterminer qui sera, lui ou Gripsou (Flintheart Glomgold), le canard le plus riche du monde.
Graphiquement, le jeu fait honneur à la licence Disney, avec des sprites détaillés et des environnements variés qui, malgré les limitations 8 bits, rendent parfaitement l’esprit de la série. Chaque décor possède une identité visuelle forte qui relance l’intérêt du joueur à chaque nouveau niveau.
La bande sonore, composée par Hiroshige Tonomura, est restée mythique. Si toutes les musiques sont mémorables, c’est surtout celle du niveau de la Lune qui a acquis un véritable statut culte, citée comme l’une des meilleures compositions de l’ère NES.
Du point de vue des contrôles, le jeu est d’une grande précision, mais exige une bonne maîtrise de la technique du pogo stick. Ce mélange de simplicité d’accès et de technicité a contribué à sa réputation de jeu à la fois accessible aux novices et profond pour les joueurs expérimentés.
À sa sortie, DuckTales a reçu un excellent accueil, aussi bien critique que commercial. Il s’est vendu à plus d’un million et demi d’exemplaires sur NES, un chiffre impressionnant pour l’époque. De nombreux joueurs furent séduits par son mélange d’action, de plates-formes et sa fidélité à l’esprit du dessin animé.
Cette popularité a mené à une suite directe, DuckTales 2, sortie en 1993, mais également à des remakes. En 2013, Capcom et WayForward ont publié DuckTales Remastered sur plusieurs plateformes modernes, reprenant le jeu original avec des graphismes en 2D HD, de nouvelles animations et un doublage complet assuré par les comédiens de la série. Bien que la réception ait été plus mitigée que pour le jeu original, cette version montrait la longévité de la licence dans l’imaginaire collectif.
Aujourd’hui encore, DuckTales est régulièrement cité dans les classements des meilleurs jeux NES et reste un exemple de l’alliance réussie entre une grande licence télévisée et une adaptation vidéoludique de qualité. Beaucoup le considèrent comme une preuve que les jeux basés sur des dessins animés ou des films pouvaient dépasser le simple produit dérivé et devenir de véritables œuvres vidéoludiques à part entière.
DuckTales sur NES est bien plus qu’un simple jeu adapté d’un dessin animé populaire. C’est une expérience qui a marqué toute une génération grâce à son gameplay inventif autour de la canne de Picsou, sa liberté d’exploration, son ambiance fidèle à l’univers Disney, et surtout sa bande son devenue légendaire.
Ce titre illustre parfaitement l’âge d’or de la 8-bit et prouve que les productions sous licence pouvaient, entre de bonnes mains, donner naissance à des chefs-d’œuvre intemporels. Plus de trente ans après sa sortie, DuckTales reste non seulement une référence historique, mais aussi une aventure toujours plaisante à découvrir, que ce soit dans sa version d’origine NES ou via son remake modernisé.