À la fin des années 1980, la saga Ghostbusters était un phénomène culturel. Après le triomphe du premier film en 1984, sa suite sort en 1989 et remet Ray, Egon, Peter et Winston sous le feu des projecteurs. Mais côté jeux vidéo, les fans avaient été déçus : le premier Ghostbusters (Activision, 1984) était répétitif et mal pensé, tandis que Ghostbusters II, décliné sur ordinateurs et consoles, peinait à capturer l’énergie et l’humour de la licence.
C’est en 1990 que HAL Laboratory prend les choses en main et propose New Ghostbusters II sur Nintendo NES. Contrairement aux versions précédentes, cette nouvelle adaptation tente réellement de restituer l’action propre aux films. On n’y conduit plus une voiture laborieusement, mais on incarne directement un Ghostbuster en pleine mission de chasse aux spectres.
Le joueur choisit d’incarner l’un des quatre héros, puis sélectionne un coéquipier géré par l’IA. Cette idée simple apporte beaucoup à la dynamique du jeu : pendant que le joueur immobilise un fantôme avec son rayon de proton, l’allié déploie le piège pour capturer la créature. C’est fluide, intuitif, et très fidèle à la mécanique des films. Le jeu adopte une vue du dessus, avec des déplacements précis et une action nerveuse. Chaque pièce ou zone propose des vagues de spectres de plus en plus nombreux, que le joueur doit éradiquer rapidement pour passer à la suivante.
Les niveaux reprennent des lieux emblématiques de la suite cinématographique : les rues et immeubles de New York infestés, les canalisations recouvertes de slime, les sous-sols inquiétants, et bien sûr le musée abritant Vigo le Carpathe, le grand boss final. Chaque stage se termine généralement par l’affrontement d’un spectre plus puissant, qui demande de l’endurance et une bonne maîtrise de la capture.
Là où les adaptations précédentes étaient critiquées pour leur monotonie, New Ghostbusters II propose une vraie variété. Les ennemis ne se résument pas à quelques sprites réutilisés : certains foncent sur le joueur, d’autres se déplacent à travers les murs, d’autres encore nécessitent plusieurs captures successives. Le rythme est soutenu et l’on a toujours l’impression d’être en pleine action.
Techniquement, le jeu exploite correctement la NES. Les décors sont colorés et lisibles, et les personnages parfaitement reconnaissables malgré la simplicité 8-bits. Les musiques originales – faute de pouvoir utiliser le thème culte – sont entraînantes et donnent du punch aux phases de jeu. On est loin des adaptations fades ou creuses que l’on associait jusque-là à la licence.
Bien que très supérieur aux versions précédentes, New Ghostbusters II souffre d’un problème majeur : il ne sort pas aux États-Unis, pour des raisons de droits déjà exploités par Activision. De ce fait, il est passé relativement inaperçu en Amérique. En Europe et au Japon en revanche, il a marqué les joueurs comme l’une des rares adaptations réussies de Ghostbusters en 8-bits.